Trois de ses contes sont alors publiés et l'on crée sa première pièce : La Mort regarde à la fenêtre, destinée à illustrer une conférence qu'il donne sur Edgar Poe. L'année suivante, il rencontre un ami de James Ensor, l'antiquaire Julien Deladoès, écrivain excentrique et gouailleur dont il s'entichera au point de le considérer comme "l'éducateur de sa pensée". Il entame alors la rédaction d'un vaste roman burlesque, Heiligen Antonius, qui restera inédit. Malgré son titre flamand, l'oeuvre est écrite en français. Elle contient déjà en germe tout l'univers ghelderodien : une Flandre imaginaire, située dans un temps mythique - le XVIe siècle d'Ulenspiegel, le héros de Charles De Coster - et dans un espace fabuleux - celui des tableaux de Bruegel et Bosch - peuplé de personnages allégoriques. 
De juin 1919 à janvier 1921, Ghelderode fait son service militaire. De retour à Bruxelles le Bulletin libertaire publie le conte Au pays de Laermans
En 1922, il devient vendeur à la librairie Lebègue où il fait la connaissance de Jeanne-Françoise Gérard à qui il offre son premier livre imprimé: L'Histoire comique de Keizer Karel. En 1923, il lui doit d'entrer comme employé à l'administration communale de Schaerbeek. Il l'épouse civilement le 2 février 1924. 
En juillet 1923, Ghelderode reçoit le prix de la Renaissance d'Occident pour sa pièce Oude Piet. A cette occasion, il rencontre deux hommes qui vont avoir une grande importance dans sa vie : le poète Marcel Wyseur et le critique dramatique Camille Poupeye. Le premier devient son meilleur ami et le second l'oriente vers le théâtre. 
 
1. Ghelderode en 1924. (Photo : provenance inconnue) 
2. Jeanne-Françoise Gérard en 1917. (Photo doc. AML - d.r.) 
3. Marcel Wyseur. (Carte postale, doc. AML - d.r.)