Le jour où, au terme d'une conférence, Ghelderode présenta à son public un certain Philostène Costenoble, croque-mort de son état, poète à ses heures, il mettait en place une de ces zwanzes que son ami Marcel Wyseur et quelques autres affectionnaient particulièrement. Sous ce personnage, bien réel mais qui ne faisait que prêter son apparence avec tout la bonhomie que l'on devine, se cachait évidemment Ghelderode lui-même. Complice, le peintre Marcel Stobbaerts a ici "portraicturé" le poète croque-mort pour la postérité.  
Sous ce pseudonyme, Ghelderode a publié en 1928, dans les 'Cahiers de la Flandre littéraire',  un recueil intitulé Ixelles, mes amours
On doit aussi au prétendu 'poète croque-mort' un recueil de vers caraméliques au ton ironique, voire insolent, publié en janvier 1934 dans 'Le Rouge et le Noir' : Les Treize Chansons de Pilou, Chien.  
 
 
 
Plus sérieusement, l'auteur avait déjà publié : 
 
 
 
Rédaction : 1924 
Première parution : La Vache rose, Bruxelles, 1925, 28 pg. 
Dernière parution : Patrice Thierry - L'Ether Vague, Toulouse, 1992, 45 pg. 
 
Ce recueil contient 34 poèmes à la manière de Max Jacob, souvent fort brefs, au ton désabusé et empreint de mélancolie. Dans une lettre à Ghelderode datée du 19 mars 1925, Max Jacob écrit y avoir trouvé "…des images absolument neuves, une sensibilité toute tremblante et exquise. " 
 
Un exemple : 
 
Dans la petite foire de banlieue, sous le vent aigu de novembre, je t'avais menée pour que tu fusses égayée. Tu as dit : "pauvres petits chevaux de bois tout raides de froid et les enfants dessus qui ne crient pas !" Et pourquoi t'ai-je murmuré : "je t'aime" à l'instant même où le Gugusse blême nous avisant à poussé des éclats de rires semblables à des blasphèmes ? Je le sais - il faisait bien froid - notre amour s'est mis à mourir ce soir-là… 
 
(Dessin de Marcel Stobbaerts, 1928)