|
A plusieurs reprises, la maladie et le sentiment d'être incompris ou mal aimé freinent le flux de créativité de Ghelderode. Sa santé se détériore sérieusement à partir de 1936.
Le 1er février 1939, très affaibli et déçu, il fait savoir qu'il cesse d'écrire pour le théâtre. Il achèvera cependant encore trois pièces : L'Ecole des bouffons (1942) qui lui vaut d'être considéré comme un disciple, voire un précurseur d'Antonin Artaud ; Le Soleil se couche (1943), relatant la fin de Charles Quint, l'empereur admiré comme un père ; Marie la Misérable (1952), œuvre de commande du Syndicat d'Initiative de Woluwe-Saint-Lambert pour célébrer le 650e anniversaire du martyre de la sainte locale.
Délaissant en effet le théâtre pour la prose, il publie, pendant la guerre, un recueil de douze fascinants contes "crépusculaires", Sortilèges, puis les chroniques Choses et gens de chez nous qu'il a tenues, chaque semaine d'avril 1941 à août 1943, au micro de Radio-Bruxelles.
Cette collaboration à la radio de l'occupant lui est lourdement reprochée après la Libération et conduit à sa révocation par la commune de Schaerbeek. Après enquête, cette révocation est transformée par le ministre de l'Intérieur en une suspension disciplinaire de trois mois. Après quoi, l'Administration le pensionne pour cause de maladie. Il sera réhabilité par un arrêté du Prince Régent en 1946.
1. Ghelderode rue Lefrancq à Schaerbeek, fin des années 40 (Photo Coll. ULB)
2. et 3. Vues du cabinet de travail de l'auteur, rue Lefrancq. (Dias © Nicole Hellyn/AML)
|
|